segunda-feira, 16 de janeiro de 2012

La Symphonie Pastorale fait référence à la Symphonie n°6 de Beethoven. Le pasteur va avec Gertrude à Neuchâtel écouter un concert. Il essaie de lui décrire les couleurs avec les sons des instruments pour lui montrer la beauté de la nature. Les thèmes du roman sont étroitement liés.

Résumé de l'intrigue

Le pasteur d'un petit pays du Jura Suisse, entreprend d'écrire un journal retraçant l'histoire d'une jeune aveugle, Gertrude, "âme pieuse" (page 11), qu'il avait recueilli deux ans et six mois auparavant. L'enfant s'éveille au langage, à la sensibilité, à l'intelligence, grâce au dévouement passionnel du pasteur qui la guide vers la voie spirituelle. A travers une audition de La Symphonie pastorale de Beethoven, elle imagine le monde réel. Mais en réalité, au fur et à mesure que la jeune fille grandit, l'amour que lui porte son "père adoptif" change. Celui-ci ne s'aperçoit pas d'un sentiment qu'ont deviné sa femme Amélie et son fils Jacques, qui est lui aussi amoureux de Gertrude. Cette dernière va vivre chez une personne charitable, Melle Louise de la M... Jacques s'efface après avoir provoqué l'emportement et la fureur de son père, mais une certaine tension persiste entre les deux, accrue par un désaccord religieux. Ayant appris que son fils le désapprouve, le pasteur reste troublé : il comprend enfin la nature de ses sentiments pour Gertrude, mais ne sait comment réagir face aux marques d'affection portées par la jeune fille. Grâce à une opération, celle-ci recouvre la vue mais comme elle ne supporte pas la tristesse du monde, elle préfère mourir après avoir confessé au pasteur que c'est Jacques qu'elle aime. S'étant converti au catholicisme, comme Jacques, elle ne pouvait plus l'épouser car celui-ci était entrer dans les ordres. Le pasteur reste seul avec sa femme, "j'aurais voulu pleurer, mais je sentais mon cœur plus aride qu'un désert.".

Présentation des principaux personnages

Le pasteur : L'écriture du pasteur ressemble à sa personnalité. Un peu archaïque, provinciale, comme il convient à un homme d'Eglise cultivé du XIXe siècle, pénétré de l'écriture, habitué à prêcher et à tout interpréter sous le signe de Dieu. "Il m'apparut soudain que Dieu plaçait sur ma route une sorte d'obligation et que je ne pouvais pas sans quelque lâcheté m'y soustraire" (page 16)
Le pasteur ne serait-il pas l'ange qui réveille Gertrude de son sommeil sensoriel, intellectuel et affectif ? Il éprouve pour Gertrude une affection d'abord paternelle, puis amoureuse. Il l'appelle tour à tour "ma chérie" (page 56), "chère enfant" (page 58), "Gertrude" et passe du tutoiement au vouvoiement de façon solennelle. Le pasteur est également soucieux du bonheur de la jeune fille. Avec une hypocrisie due à son état et à ses sentiments, il veut lui cacher la laideur du monde réel, et n'a jamais encore "osé parler du mal, du péché, de la mort". En même temps, il lui cache sa propre beauté, profitant du fait que "la beauté des âmes lui suffit" (page 59). Il parle de son "angoisse inexprimable" (page 130) à l'idée que Gertrude recouvre la vue, et de "l'appréhension extrême" (page 133) qu'il ressent en attendant son retour de la clinique.

Gertrude : Elle est le personnage emblématique du roman. Jeune fille aveugle de naissance, elle est âgée d'environ quinze ans lorsqu'elle est accueillie par le pasteur de La Brévine et sa famille. Auparavant recueillie par une vieille femme sourde venant de mourir, "l'âme pieuse" (page 11) est également quasi muette et apparemment faible d'esprit. Corps opaque, animal, prénommé "Gertrude" par une des filles du pasteur, elle est d'abord prise en charge par les femmes. Lavée, rasée, soignée, habillée, elle est traitée comme un nouveau-né. Le pasteur entreprend alors l'éducation de l'enfant. Son état s'immobilise dans une phase cachée, tant que le pasteur échoue à l'extraire de la situation qu'elle a connu près de sa tante ; elle reste pelotonnée au coin du feu, ne se laissant apprivoiser que lors des repas. Le 5 mars, il assiste à la "naissance" de la jeune fille : ses trais "s'animent" enfin, visités davantage par l'amour que par l'intelligence. "Gertrude avait ceci de bien qu'elle ne faisait jamais semblant de comprendre..." (page 53)

Jacques : Il est le fils aîné du pasteur et étudiant en théologie à Lausanne. Il reste dans l'anonymat jusqu'au 28 février "ce grand corps svelte, à la fois si droit et si souple, ce beau front sans rides, ce regard franc, ce visage enfantin encore, mais qui semblait ombrer une soudaine gravité. Il était nu-tête et ses cheveux cendrés, qu'il portait alors assez longs, bouclaient légèrement à ses tempes et cachaient ses oreilles à demi." (page 78-79) Une fracture au bras l'immobilisant dans la maison familiale, permet de l'introduire dans l'histoire comme un élément déterminant, à la fois acteur et adjuvant. Tout au long du roman, il apparaît comme le grand rival de son père, que celui-ci a réussi à séparer de Gertrude. En acceptant de renoncer à la jeune fille, Jacques prend le parti de la soumission dont il puise l'inspiration dans la religion. Il quitte le protestantisme pour se consacrer à l'Eglise catholique et à la vie monastique.

Amélie : Elle est la femme du pasteur. Dévouée et acariâtre, elle supporte mal la présence de Gertrude. Amélie est un "jardin de vertu" (page 19). Son mari pense d'elle que "sa charité naturelle n'aime pas à être surprise. C'est une personne d'ordre qui tient à ne pas aller au-delà, non plus qu'à rester en deçà du devoir. Sa charité même est réglée comme si l'amour était un trésor épuisable." (page 19). Amélie, l'épouse austère, représente la conscience que le narrateur fait taire en invoquant sans cesse la parabole de la brebis égarée. Ses actes et ses paroles la rendent peu sympathiques. "Qu'est-ce que tu as l'intention de faire de ça ?" (page 21) : le pronom neutre dont elle se sert pour qualifier Gertrude caractérise son insensibilité apparente qui déçoit le pasteur. En fait, le grand défaut d'Amélie est de ne pas être Gertrude.

Nenhum comentário:

Postar um comentário